top of page

SEDAMI : L'Art de Transformer les Déchets en Opportunités Économiques



Vous avez fondé SEDAMI la Reine des Champignons pour répondre à la problématique de l'insécurité alimentaire au Bénin et en Afrique. Comment votre expérience a-t-elle conduit à la création de SEDAMI pour lutter contre l'insécurité alimentaire au Bénin et en Afrique


Depuis mon bas âge, j’ai toujours pour ambition de travailler pour moi-même, de valoriser les ressources alimentaires locales et de créer des emplois dans ma communauté. Ainsi à la fin de ma formation de licence en Agronomie, spécialité Technologie Alimentaire, jai effectué un stage de fin de formation dans une entreprise de production de boudin. En ce moment, cette entreprise était confrontée au problème de coût de production élevé des boudins en raison du prix élevé de la viande de porc qui était la matière première principale. Pour résoudre ce problème, j'ai partiellement substitué cette viande par des champignons comestibles moins chers, dans la production des boudins. Ce qui a permis de baisser le coût de production des boudins mais aussi d’améliorer ses qualités nutritionnelles et organoleptiques.

Après avoir soutenu mon mémoire, j'ai envisagé démarrer la production de ce nouveau boudin lorsque ma petite enquête a révélé que lesc hampignons sont rares et que la demande existe. De plus, la production des champignons est encore plus rentable que celle des boudins. J'ai donc commencé la production et la transformation des champignons depuis 2015 avec une somme de 115 Euros que j'ai reçu de mon université comme frais de mémoire.

Vu l’importance nutritionnelle et médicinale des champignons et aussi sa rareté dans notre pays, leur production est pour moi une manière, non seulement de satisfaire la demande du marché mais aussi d’aider la population à manger sain et équilibré.


SEDAMI innove en recyclant les déchets de riz pour produire des semences de champignons abordables et de haute qualité. Comment SEDAMI utilise-t-elle les déchets de riz pour produire des semences de champignons, et comment cela aide-t-il les producteurs béninois ?


L’accroissement de la production de riz au Bénin n’est plus à démontrer. De plus, dans sa dynamique de réalisation de l’autosuffisance alimentaire, le gouvernement béninois a atteint la production record d’un million de tonnes de riz en 2022. Il est important de mentionner que le pourcentage en poids des sons et des balles de riz généralement obtenu au cours du traitement du riz paddy est plus de 25%. Ainsi la quantité des sons et des balles de riz devient de plus en plus encombrant et n’est pas toujours valorisée à bon escient. Grâce à notre technique de production des semences de champignon, notre entreprise utilise les sons et les balles de riz comme matière première de base. Ceci permet aux producteurs de riz d’avoir le revenus supplémentaires grâce aux ventes de leurs déchets de riz.


Votre entreprise promeut la production locale et durable de champignons. Quels effets positifs SEDAMI a-t-elle eu sur la sécurité alimentaire et le développement économique des communautés locales ?


Notre entreprise est spécialisée dans la production des semences de champignons, des champignons frais biologiques et ses produits dérivés tels que les champignons séchés, les champignons assaisonnés précuits et des assaisonnements aux champignons qui permettent de relever le gout des repas. Nous valorisons les déchets de riz (les sons et les balles de riz) dans la production de nos semences de champignon.

Cette technique de production permet de baisser le coût de production et aussi d’obtenir des semences très productives. De plus, cela permet aux producteurs de riz de pouvoir vendre leurs déchets de riz et d’avoir des revenus supplémentaires. Afin de produire les champignons et de satisfaire la demande du marché, nous avons signé un contrat de partenariat avec une coopérative de 20 femmes rurales avec qui nous collaborons jusqu’à présent.

En effet nous avons d’abord formé la coopérative sur les techniques de production des champignons en utilisant les déchets agricoles. Ensuite nous leur fournissons nos semences. Ces femmes utilisent alors nos semences de champignon et leurs déchets agricoles pour produire les champignons. Une fois que les champignons sont produits, nous les rachetons pour les transformer et les distribuer sur le marché. C’est donc un partenariat gagnant-gagnant qui permet à ces femmes de valoriser leurs déchets agricoles dans la production des champignons comestibles et donc d’avoir des revenus supplémentaires.


Comment les prix et programmes, comme le Prix de Jeunes Entrepreneurs Africains et le Mandela Washington Fellowship, ont-ils aidé au développement de SEDAMI et quelles opportunités ont-ils apportées ?


Dans mon parcours entrepreneurial, j’ai eu des soutiens de certains partenaires techniques et financiers qui ont réellement renforcé ma capacité. En effet, le programme Mandela Washington Fellowship for Young African Leadership Initiative m’a permis d’acquérir des compétences en matière de business et de l’entrepreneuriat. Grâce à la subvention de 10.000 Dollars que j’ai reçus de l’USADF et les 1000 Dollars du prix des jeunes Entrepreneurs Africains de RUFORUM, j’ai pu augmenter ma capacité de production. De plus, le Campus des Jeunes Entrepreneurs Africains a été un programme très enrichissant pour moi car j’ai non seulement appris des uns et des autres pour améliorer mon projet mais j’ai aussi rencontré des partenaires comme le Cirad, l’Institut Agro et bien d’autres à Paris et Montpellier (France) qui se sont intéressés à mon activité.

Changemakers stories

La mission d'Henddu : améliorer la qualité de l'air pour un futur durable en Afrique

Diplômé d’un doctorat dans le domaine de la terre et de l’enveloppe fluide, Soulemane Halif Ngagine s’est spécialisé dans la...

Louis Bertrand : comment les Etats peuvent-ils faire de la biodiversité une priorité actuelle

Spécial COP 27 Qui est Louis Bertrand Diplômé de Sciences Po Lyon (comprenant une année d'échange à WITS University - Johannesburg) et de...

Rita Hadjioui : une alternative écoresponsable au cuir animal et au similicuir avec Behav

Qui est Rita HADJIOUI ? Je m’appelle Rita Hadjioui, j’ai 28 ans et je suis franco-marocaine. J’ai grandi à Casablanca au Maroc et je suis...

Iheb Triki : kumulus la solution au déficit de l'eau dans le monde

Entretien réalisé avec Hedi Dhaouadi, business developper chez Kumulus Qui est Iheb Triki, co-fondateur et CEO de Kumulus? Ancien...

Jeanne Rosy ESSO : un engagement pour la préservation de la biodiversité au Cameroun

Spécial COP 27 Qui est Jeanne Rosy ESSO Jeanne Rosy ESSO est consultante en Gestion Environnementale et Sociale, Responsable...

David Vaillant : un plaidoyer en faveur de la préservation de la biodiversité

Entretien avec David Vaillant sur la biodiversité à l'occasion de la COP 27 Qui est David Vaillant? David Vaillant a débuté son parcours...

Prêt(e) à rejoindre l’aventure ? 

Abonnez-vous à notre newsletter pour ne rien rater

Merci de vous être abonné !

bottom of page